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Page:Driant - L’invasion noire 3-fin de l’islam devant Paris,1913.djvu/177

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couloir de 100 kilomètres qui s’étend des Alpes Carniques à l’Adriatique.

Certaine de trouver un refuge dans la montagne en cas d’échec, elle eût pu essayer de sauver quelques-unes des villes de Bavière que leur éloignement du Danube ne plaçait pas sur le trajet des armées principales du Sultan.

Mais elle s’en garda bien, rassurée en sentant passer loin d’elle le souffle empesté qui venait de jeter bas sans lutte l’armée de sa puissante alliée, l’Allemagne.

Et les Gallas brûlèrent Munich, la cité artistique semblable à un vaste musée d’architecture ; dans ce désastre disparurent la vieille Pinacothèque, la galerie de tableaux la plus précieuse de l’Allemagne, et cette bibliothèque connue du monde entier, riche d’un million de volumes et de manuscrits introuvables.

Et les farouches Somalis ne laissèrent pas un monument debout dans la coquette cité de Salzbourg, l’antique Juvavum des Romains, la plus originale et la plus jolie ville des Alpes allemandes.

Et les Massai campèrent au milieu des ruines d’Augsbourg, dont les remparts avaient arrêté au IXe siècle le flot des envahisseurs hongrois, et qui, maîtresse du « secret de la poudre », au XIVe siècle, avait, grâce à ses « boites à tonnerre », conservé longtemps contre les Bavarois son autonomie municipale.

Et les Fans jetèrent bas, au son de leurs tambourins de cuivre, la haute flèche du dôme de Landshut, une des plus hautes de l’Europe.

Pendant ce temps, les Senoussistes, qui avaient repris la tête de l’Invasion, toujours précédés des cavaliers infatigables de Saoud, donnaient de furieux assauts à la citadelle de Passau qui, déjà au VIIIe siècle, avait été le boulevard du monde chrétien contre les Avares ; ils échouaient contre ses forts bâtis entre les deux rives du Danube, et passaient outre, offrant.à ses défenseurs le spectacle des incendies partout allumés dans la plaine.

Derrière eux, les guerriers de l’Ouganda enlevaient Linz, et, les devançant, les Mahdistes entraient dans Ratisbonne d’où les habitants s’étaient enfuis, abandonnant aux nouveaux vainqueurs de l’Europe le fameux Walhalla ou « temple de la gloire allemande » copié sur le Parthénon.