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Page:Driant - L’invasion noire 3-fin de l’islam devant Paris,1913.djvu/180

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— J’ai voyagé…

— Et comment puis-je te récompenser ?

— En me promettant d’entrer à Paris un des premiers, à tes côtés.

— Tu as ma promesse tu connais donc Paris ?

— Oui.

— C’est une grande et belle cité, dit-on ?

— Vingt fois grande comme Belgrade, belle comme Constantinople et riche comme l’Alhambra.

— Oui, mais c’est un repaire de luxe et de vices, une ville de débauche, un lieu maudit et Allah se réjouira de la voir en cendres.

— Le crois-tu ?

— Certes notre seigneur le Sultan ne voudra pas laisser debout cette ville chrétienne.

— Au contraire, sois certain qu’il en fera la capitale d’une province d’Occident sous le gouvernement d’un khalife.

— Qu’en sais-tu ?

— J’ai entendu dire que Mao désirait ce commandement.

— Mao, le sultan de Bornou ?

— Lui-même.

— Cette brute, qui ne songe qu’à peupler de femmes de tous pays le harem qu’il traîne derrière lui ?

— C’est bien celui-là.

— Tu le connais ?

— Oui.

— Et tu approuverais ce choix ?

— Non : Mao est un ignorant et il faudra là-bas un khalife comme Al-Manzor, qui fonda Bagdad et Haroun, qui en fit la première cité du monde.

— Pourquoi ?

— Pour recueillir les découvertes des Blancs et les continuer.

— A quoi bon ? c’est leur science qui les a rendus lâches, aimant la vie et le bien-être. Voudrais-tu que nous suivions leur exemple ?

— Nous ne suivrons pas leur exemple : nous ne ferons que reprendre nos propres traditions. Nos pères n’ont-ils pas cultivé la médecine, l’astronomie, la géographie et les ma-