Peut-être, pas aujourd’hui. J’ai des copains qui ont besoin d’être aidés.
— Le vivre et le couvert ?
— Les vivres, comme tu dis ; pour le couvert, ils aiment mieux la forêt en arrière.
Constant sourit intérieurement : les hommes comme Salis avaient toujours confiance en lui, ce n’était pas seulement à cause de Susini.
— Il y a des réserves de vivres ici, tu peux envoyer tes types, déclara Constant.
Il ajouta aussitôt :
— Il y a un M. Préault qui est venu.
— Ah, Préault. Oui, c’est un drôle de mec, hein ? Un peu déjeté, mais il a de bons côtés.
— Qu’est-ce qu’il fait dans son usine ? Il travaille pour les Fritz ?
— Il ne les aime pas.
— Probable.
— Et toi ?
— Et toi ?
— Préault fait de la ferraille pour leurs bunkers. Ils le laissent entrer un peu partout, et pourtant ils savent qu’il ne les aime pas.
Qu’est-ce que tu veux qu’ils fassent d’autre. Ils ont besoin de lui… Il n’y a pas grand monde dans le pays.
— Y a encore pas mal d’ouvriers chez Préault, ils habitent de l’autre côté de la Vère, surtout à Pont-de-Vère. En dehors de ça, c’est des croquants.
— Ils sont pas causants.
— Ils se méfient.
Constant poussa ses randonnées du côté opposé à