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de la science dans le peuple, mais il n’est pas moins nécessaire de façonner et de tremper les caractères. Bon nombre de nos habitudes, reconnaissons-le, rendent difficile l’exécution de ce programme ; il semble qu’il soit devenu inutile de prendre ce souci et qu’il suffise de mettre l’intelligence à contribution pour augmenter dans des proportions indéfinies le bien-être.

Vaine apparence ! sans l’effort personnel, la jouissance même perd sa saveur, et la vie son ressort moral. On n’aime bien que ce que l’on a conquis et on ne conquiert que ce qui vaut la peine d’être désiré.

On dispute souvent de nos jours sur ce qui fait la force et la faiblesse de telle ou telle nation, et on arrive vite à cette conclusion que toute supériorité, même dans le domaine purement économique, a son origine dans des qualités morales. J’en ai dit assez aujourd’hui, je pense, pour avoir démontré que cette nation marchera de droit à la tête de toutes les autres et aura bien mérité de l’humanité, qui saura le mieux orienter les volontés libres et fermes vers l’idéal de justice et de paix, que met en nos âmes la pensée de la solidarité sociale.



Messieurs les Avocats,


Il m’est facile et agréable de constater que les principes élevés dont je viens d’avoir l’honneur d’entretenir cette assemblée sont en particulière estime dans votre ordre. Vous ne pratiquez pas seulement la soli-