Une société financière s’était formée ; tout était prêt, on n’attendait plus que le signal qui devait mettre en mouvement l’armée pacifique prête à envahir l’isthme de Suez, non pour y porter le fer de la conquête, mais pour lui ouvrir des destinées merveilleuses et toutes pacifiques.
Ce signal, nous l’avons dit, c’est le Sultan qui devait le donner. À titre de suzerain de l’Égypte il lui appartenait en effet de confirmer ou d’infirmer les concessions faites à M. de Lesseps par le khédive.
Or, ici devait se faire sentir la malveillance jalouse d’une puissance rivale de la France ; l’Angleterre effrayée de l’ascendant que devait nous assurer en Orient le succès d’une œuvre aussi prodigieuse et, menacée, pensait-elle, dans son omnipotence dans l’Inde par la facilité de eoinmunications ouvertes au reste de l’Europe par la voie nouvelle, fit tous ses efforts pour faire échouer le percement de l’isthme.