Page:Drohojowska - L'Égypte et le canal de Suez.djvu/44

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
34
L’ÉGYPTE ET LE CANAL DE SUEZ.

Il exigeait de nos négociants des fournitures à des prix ruineux, et leur empruntait des sommes qu’il ne leur rendait jamais ; il en extorquait par force ou par ruse des présents considérables ; enfin il fit perdre à une de nos maisons de commerce le montant d’ une année de fournitures s’élevant à la somme, alors énorme, de 300,000 francs.

Les successeurs d’Ali eurent plus de modération dans leurs rapports avec notre commerce ; toutefois la France eut à se plaindre gravement de leur gouvernement.

Mais le règne le plus désastreux pour nos intérêts commerciaux et pour la dignité de notre pavillon fut celui de Mourad-bey et d’Ibrahim-bey qui, amenés simultanément au pouvoir, se partagèrent l’autorité.

Stimulés sans doute dans leurs exactions par l’exemple des pirates barbaresques qui tenaient sous l’oppression les navires et le commerce méditerranéen, les beys exercèrent dans les mêmes pârages la plus odieuse tyrannie ; toutes les nations de l’Europe eurent à se plaindre d’eux et la France surtout se vit sérieusement offensée dans son honneur et compromise dans ses intérêts.

Un instant on se crut débarrassé des deux