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Page:Drouot – Eurydice deux fois perdue, 1921.djvu/109

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se serrait, mes yeux s’obscurcissaient de larmes, et je mangeais ou j’écoutais, la tête basse, suppliant ma détresse de ne point déborder.

* * *

Tantôt, j’étais pour toi la clef du monde, et je te parlais comme un homme parle à un homme, son perfide ami.

Et tantôt c’était toi qui me parlais comme à une femme, et je criais sous l’insulte.

Oh ! reviens et appelle-moi encore ta reine !

* * *

Si je souffre, ta douleur sort de la mienne comme une grappe de fleurs mauves du cœur d’une forte glycine. N’aurai-je jamais le courage de chasser alors ta pensée que je charge ainsi d’une inutile tristesse, elle qui devrait m’être toute gaîté ? Je me déshabitue de ton sourire ; j’apprends à chérir, à son détriment, une image de toi si