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DE LA DESTRUCTION VOLONTAIRE DES LIVRES

soigneusement cachée, notamment aux protestants ; pendant longtemps, les ecclésiastiques et les évêques, à l’usage desquels elle avait été publiée, firent tous leurs efforts pour retirer, sinon pour détruire, les exemplaires imprudemment mis en circulation.

255. — Télégraphe (le), satire, par V.-M. Hugo. « Ici des machines qui parlent ; — là des bêtes qu’on adore. » Paris, Delaunay, 1819. In-8< ». 75 centimes.

Cette pièce est si peu connue que Quérard même ne l’a pas citée dans la France littéraire. Elle est devenue rarissime, et M. Tourneux pense que son illustre auteur a contribué à la faire disparaître. N’est-il pas aussi vraisemblable que des motifs politiques ont pu déterminer l’éditeur ou le libraire à ne pas trop la répandre ou même à la supprimer ? Ce qui est bien certain, c’est que jamais Victor Hugo ne l’a fait réimprimer.

256. — Théorie des lois politiques de la monarchie française, par M" « de La Lézardière. Paris, Nyon l’aîné et fils, 1792. 8 vol. in-8o.

C’est tout ce qui a paru de cet ouvrage qui devait avoir au moins 16 volumes. Il ne s’étend que de l’origine de la monarchie au règne de Charles le Chauve. On comprend que les circonstances au milieu desquelles il parut furent peu favorables à son succès ; elles lui furent même si contraires, que la plus grande partie de l’édition, enfouie d’abord en magasin, fut détruite par suite des événements de la Révolution.

Thérèse philosophe, (Voir : Académie des Dames.)

257. — Traité des monnaies des barons, ou représentation et explication de toutes les monnoies qu’ont fait frapper les possesseurs de grands fiefs, pairs, évêques, abbés, chapitres, villes et autres seigneurs de France. Par Tobiesen Duby. Paris, de l’Imprimerie royale, 1790, 2 vol. in-folio ou gr. in-40, planches.

258. — Recueil général des pièces obsidionales et de nécessité, gravées dans l’ordre chronologique des événemens, avec l’explication des faits historiques qui ont donné lieu à leur fabrication. Par Tobiesen Duby. Paris, 1786. In-folio ou gr. in-4o, planches.

Ces deux ouvrages du même auteur offrent autant d’intérêt que d’utilité pour l’histoire particulière des villes et des provinces de France ; ils eurent cependant un triste destin. 11 s’en était si peu vendu, lors de leur publication, que, vers 1794, la famille de l’auteur, les considérant sans doute comme des bouquins embarrassants et sans valeur, en fit détruire une assez bonne partie. Quelques années plus tard, en 1807, Renouard acquit tout le restant de l’édition, c’est-à-dire environ 600 exemplaires en plus ou moins bon état. II en choisit i5o et fit détruire les autres. Le Recueil des pièces obsidionales est encore plus rare que le Traité des monnoies^ car, pour ce premier ouvrage.