in-12, de 20 pp. avec six médiocres gravures sur cuivre. Se trouve aussi dans le recueil intitulé :
Histoire allégorique de ce qui s’est passé de plus remarquable a Besançon depuis l’an 1756 ; s. l.n. d. de 117 pp. et I f. Le poème de « Langrognet » occupe les pp. 92 à 117 de ce recueil formé par M. Terrier de CUron, président de la Chambre des Comptes de Dôle ; suivant Barbier, l’ « Histoire Allégorique » offre cette particularité que le titre manque dans tous les exemplaires connus.
L’auteur du petit poème de « Langrognet (ou Langronet) » est l’abbé
François-Xavier de Talbert. C’est un
pamphlet des plus sanglants contre
le président de Boynes, intendant de
la Franche-Comté ; contre M. de Randan, gouverneur, et contre leurs partisans, dont les noms sont travestis.
« Depuis quelques années, dit M. Weiss
dans la « Biographie Michaud, » de
fréquents démêlés avaient existé entre
le Parlement, jaloux de la conservalion des privilèges de la province, et
M, de Boynes, qui réunissait la double
charge de président du Parlement et
d’intendant. Ce magistrat crut les terminer par un coup d’éclat et obtint
des lettres d’e’Xil contre tous les conseillers qui montraient le plus d’opposition à ses volontés. L’abbé Talbert
comptait des amis et plusieurs parents dans le nombre des exilés ; il
n’hésita point à prendre hautement
leur défense et jeta le ridicule à pleines mains sur M. de Boynes et ses partisans, dans une foule de pamphlets
en prose et en vers, écrits avec beaucoup de malice et de gaîté^ L’auteur,
quoique protégé par l’anonyme, fut
reconnu facilement et une lettre de
cachet l’envoya d’abord au séminaire
de Viviers, puis au château de Pierre
Encise, oij il expia sa faute par une
détention de trois années. » Le Parlement de Besançon frappa de proscription le poème de « Langrognet, » et
presque tous les exemplaires furent
livrés aux flammes, de sorte que ce
petit livre est devenu presque introuvable, surtout avec les figures. Un
catalogue de M. Claudin en annonçait
un bel exemplaire, avec une clef manuscrite, il y a deux ou trois ans. Il
fut acheté, je crois, pour la Bibliothèque nationale.
Il serait désirable qu’on fît une
réimpression de ce mordant pamphlet,
en y joignant de bonnes notes et une
clef ; Charles Nodier lui a déjà consacré une curieuse, mais trop courte
notice dans ses « Mélanges tirés d’une
petite Bibliothèque » (pp. iS3 à 186).
LANTERNE MAGIQUE NATIONALE ; s. 1. n. d. (Paris, vers la fin de 1789), in-8 de 23 pp.
Ce libelle satirique, publié en quatre fascicules, est du vicomte de Mirabeau, dont le nom se trouve sur le quatrième numéro, le seul précisément qu’il n’ait point écrit. Les personnages du jour sont cruellement satirisés dans ce mordant pamphlet rempli d’inilialismes faciles à compléter. Ainsi la maréchale de B u, cette auguste femme qui gouverne l’Académie, c’est la maréchale de Beauveau ; C t, qui est à sa droite, c’est Condorcet ; Harpula, qui est à sa gauche, n’est autre que Laharpe. On reconnaît aisément M™^ de Staël dans l’ambassadrice, qui publie des livres qu’on ne lit pas ; Lafayette dans le grand L e, et Rabaud dans le petit ministre R….d. ’B e, qui ne peut donner le jour qu’à un monstre, c’est Barnave ; on retrouve Ségur dans S…r, qui a de l’esprit, mais peu de force. Le grand N….r, c’est Necker ; Vévêque d’A…. et l’archevêque de’B, qui intriguent et agiotent, désignent clairement Talleyrand, évê-