NABAB (LE), Mœurs parisiennes, par Alphonse Daudet. — Paris, Charpentier,
1878, in-12. Très souvent
réimprimé depuis.
Personne n’ignore que, dans cette très intéressante étude, comme dans plusieurs romans du même auteur, sont peints des personnages contemporains. « Le Nabab » est certainement de tous les ouvrages de M. Alphonse Daudet, celui sur lequel s’est le plus exercée la sagacité des faiseurs de clefs. On trouve, dans l’ « Intermédiaire » du 10 août 1881, sous la signature Ch. L., de Nîmes, un très bon article sur ce roman.
L’auteur convient qu’on ne peut s’empêcher de reconnaître dans le Duc de Mora, le duc de Morny, dans Felicia Ruys, Mme Sarah Bernhardt, dans Jansoulet, M. Bravais, banquier bien connu, qui s’est enrichi par ses rapports commerciaux avec le vice-roi d’Egypte, Méhémet-Ali. Mais il se garde bien de mettre aucun nom sur les autres personnages tels que le Dr Jenkins, Amy Férat, Hémerlingue, Monpavon, Paul Géry, Lemerquier, etc., etc. On ne saurait qu’approuver cette réserve ; M. Alphonse Daudet, en effet, a dû composer ces personnages d’après plusieurs modèles, et il pourrait être téméraire d’appliquer à une seule individualité des traits empruntés à divers types. La plupart des clefs qui ont couru, au sujet du « Nabab, » sont plus ou moins vraisemblables ; j’en ai vu deux, pour ma part, dont les indications, très différentes entre elles, paraissaient cependant pouvoir être aussi bien acceptées les unes que les autres. Je ne donnerai ici ni l’une ni l’autre de ces clefs, d’abord parce que je ne saurais vraiment en choisir une comme étant la plus exacte, puis par ce sentiment de discrétion que