Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/121

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A mesure que leur rêve s’accomplissait, la portion d’idéal — très relatif — de spiritualisme religieux qui était en eux diminuait, leur petit lambeau d’infini décroissait.

Leur romanesque espérance de posséder la terre, de jouir seuls de ce que d’innombrables générations de chrétiens avaient fondé, créé, produit, s’était réalisée contre toute vraisemblance. Avec des prospectus aussi fantastiques que ceux du Honduras, des Galions de Vigo, ou des Lotos ottomans, ils avaient tiré de la poche des pauvres des bas de laine, des paillasses, l’épargne touchante, l’épargne sainte que la vieille femme enveloppait dans un papier de soie et montrait avec un sourire fier au mari qui craignait de ne plus pouvoir travailler. Sur ces dépouilles conquises par le fourbe sur le naïf, ils avaient acheté des châteaux historiques, des demeures illustres, où les grands hommes d’autrefois, à l’heure de la retraite, s’étaient reposés après avoir servi leur pays. Les membres dégénérés de l’aristocratie s’étaient abaissés à venir admirer ces tortils de barons et ces écussons de contrebande dessinés sur le sable des écuries de Ferrières ou de Beauregard. Ils n’avaient eu qu’un signe à faire aux meneurs de la démocratie franc-maçonnique pour être nommés ministres ou députés, comme Millaud, Raynal et Bischoffsheim.

Malgré tout, un sentiment de déception leur vint : « Ce n’est donc que cela ? » semblaient-ils dire.

La vision de cette mort qui vient à grands pas et après laquelle il n’y a rien, de ce cercueil qu’on monte un jour dans ce magnifique appartement dont les glaces resteront voilées pendant sept jours, de ce cadavre qu’on emporte à moitié pourri, met une ombre sur tous ces fronts.

Il faut ajouter que les Juifs, toujours au courant de