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V


Le seul sentiment qui survive dans ces corrompus et ces blasés, c’est la haine contre l’Église, contre les prêtres, contre les religieux surtout.

Reconnaissons-le, comme cette haine est naturelle ! Cet homme né intelligent, riche, portant souvent un nom qui sonne autrement que celui de tous ces nobles de Gerolstein et qui quitte tout pour se faire semblable aux plus pauvres, — cela ne nie-t-il pas, ne supprime-t-il pas tout ce qui enorgueillit le Juif : l’argent ? ce vœu de pauvreté du moine ne semble-t-il pas une permanente raillerie du vœu de richesse du Juif ?

Cette femme qui a préféré une robe de bure, dont ne voudraient pas des servantes, à la soie et à la dentelle, n’est-elle point, malgré la douceur de son angélique physionomie, comme une vivante et perpétuelle offense à ce Juif incapable d’acheter avec tout son or ce que possède cette indigente : la Foi, l’Espérance et la Charité.

Le fait seul que ces vertus sublimes, ces désintéressements de tout ce qui est matériel, ces abnégations superbes, puissent exister, se dresse comme une épine dans le lit du grossier sybarite juif, qui, maître de tout, sent qu’il ne peut rien sur ces âmes.

Sur cet état d’esprit du Juif, Renan est précieux à consulter. Son portrait du Juif moderne dans l’Ecclésiaste est un morceau délicieux. On voit à l’œuvre le peintre qui a de mystérieuses complaisances pour Judas : il est préoccupé de mettre toujours une touche caressante à côté d’une vérité un peu rude ; il efface le trait qui blesserait, pour ajouter l’épithète qui lui plaira. Il admire ce parasite « si vite exempt du pré-