Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/137

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les plus diverses : Celtes, Gaulois, Gallo-Romains, Germains, Francs, Normands, se sont fondues dans cet ensemble harmonieux qui est la nation française ; ils ont assoupli leurs angles, ils ont apporté leurs qualités, ils ont toléré mutuellement leurs défauts. Seul, le Juif n’a pu entrer dans cet amalgame. La France lui dit : « Mon ami, nous ne pouvons nous entendre : séparons-nous, et bonne chance ! »

Il y a là intolérance sans doute, mais non pas intolérance dans le sens religieux du mot, puisque les plus redoutables adversaires du Juif ont été des princes comme Philippe le Bel, plus politique assurément que mystique ; il y a intolérance dans le sens que la science prête à ce terme lorsqu’elle dit : « Le sujet ne peut tolérer telle substance. » La France ne peut tolérer le Juif, elle le rend ; elle ne le recevra que bien longtemps après, enveloppé dans toute une littérature philosophico-humanitaire, et en sera très malade, si elle n’en meurt pas.

Grâce à l’élimination de ce venin, la France, encore plongée dans les horreurs de la guerre de Cent ans, va atteindre avec rapidité un degré de prospérité incroyable ; elle va devenir la grande nation européenne, régner par les armes, par les lettres, par les arts, par la courtoisie exquise, par le goût, par le charme de sa nature bienveillante et sociable, par son originalité de bonne compagnie, si accommodante pour les idées des autres. Elle sera l’arbitre, le modèle, l’envie du monde entier ; elle comptera parmi ses fils des généraux glorieux, des ministres illustres, des écrivains incomparables ; elle aura des triomphes et des revers, mais l’honneur sera toujours sauf ; elle ne sera pas exempte de vices, mais de ces vices qui n’abaissent point ; et quand elle courra à la bataille, ce ne sera ni