Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/19

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sassiner ceux qui les portent, et les députés déclarent que c’est le fonctionnaire chargé de veiller à la sûreté publique qui a payé les assassins ; on ne poursuit pas les députés qui accusent, on ne poursuit pas le fonctionnaire qu’on accuse ; on apprend un beau matin que c’est le juge d’instruction qui est poursuivi, et que c’est Wilson qui se plaint. Wilson n’en est pas moins condamné ; il est vrai qu’il est ensuite acquitté…

Il est impossible d’établir un lien quelconque entre toutes ces cocasseries. Magistrats, généraux, députés, journalistes, décorés, entremetteuses, agents de police, toute cette figuration court devant vous dans l’illogisme d’un songe, avec la célérité troublante de ces nuages multicolores, que pousse dans le ciel, le vent d’une invisible tempête.

Sur ces abracadabrances, ces tournoiements d’êtres en délire et de choses en désordre, ces clameurs outrageantes et railleuses, s’élève, comme une psalmodie funèbre, la voix du juge qui bredouille impassiblement ses attendus… Attendu… Attendu... Attendu que…

C’est le même attendu qui sert pour condamner ou pour absoudre, c’est le même fait visé dans ces attendus qui envoie le baron Coeln ou la Ratazzi en prison, et qui rend Wilson à son hôtel de l’avenue d’Iéna.


Ceux qui voudraient appliquer à ces choses pleines