Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/210

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norée dans ses glorieux souvenirs militaires par Simon Mayer et les démolisseurs de la colonne Vendôme, la France allait se jeter dans les bras d’autres Mayer et d’autres Simon : elle envoyait Bamberger à la Chambre, elle décorait le Juif Stern, elle se pâmait d’admiration devant les Rothschild, qui allaient l’exploiter à fond.


III


Pas un homme de la majorité n’entrevit cette situation.

Ce qui manqua à ces hommes, qu’on appelait des cléricaux, ce fut simplement d’être des chrétiens. Pas plus que les politiques de la Restauration, ils ne comprenaient la parole qu’il faut toujours répéter, car elle est l’alpha et l’oméga de l’homme d’État : Discite justitiam moniti ; « avertis par les événements, apprenez la justice. » — « Quand je nomme la justice, dit encore Bossuet, je nomme en même temps le lien sacré de la société humaine, le frein nécessaire de la licence, l’unique fondement du repos, l’équitable tempérament de l’autorité et le soutien favorable de la sujétion. Quand la justice règne, la foi se trouve dans les traités, la sûreté dans les commerces, la netteté dans les affaires. »

La justice est le premier besoin des peuples ; en même temps que la garantie des intérêts, c’est la satisfaction : d’une aspiration innée dans toutes les âmes humaines.

La France apporte à cet amour la passion qui lui est propre. Que demande cette nation éprise d’idéal ? La justice. Que cherche-t-elle, même dans ses révolutions ? La chimère, l’ombre, la parodie de cette justice qui lui est nécessaire comme l’air pour respirer.