Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/223

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ral, de souche bien française, à Canrobert ou à Ducrot, qui aurait risqué sa vie et aurait gagné la bataille, mirent leur confiance dans ce soldat fourbe qui, lui aussi, « ne parlait jamais et mentait toujours ».

Quoique le type fût affreusement mâtiné chez lui, Mac-Mahon, petit-fils d’Irlandais, peut être considéré comme un représentant de la race celtique au pouvoir. Mac-Mahon avait eu toutes les qualités de sa race sur le champ de bataille ; il en eut tous les défauts au pouvoir. Il fut invraisemblablement grotesque comme Président, se laissa chasser d’une situation inexpugnable, ne parvint jamais à rien comprendre, et finit par capituler honteusement devant quelques avocats qui tremblaient dans leur peau toutes les fois qu’il cherchait son mouchoir, en croyant qu’il allait saisir son épée. Il n’eut ni la souplesse ni l’habileté politique d’un Grec comme Thiers, ni le sentiment du pouvoir, ni le respect de la parole, la ténacité à soutenir son droit qu’aurait eus un Germain. Thiers l’appelait « le soldat déloyal » ; et il justifia ce jugement en abandonnant tous ceux qui avaient cru à sa promesse formelle, à sa parole « d’honnête homme et de soldat, d’aller jusqu’au bout ».

Les Juifs, près du Maréchal, agirent par le baron Sina et les Castries. Le baron Sina, richissime Juif de Vienne, qui avait embrassé la religion grecque, avait donné une de ses filles à un Castries, l’autre au prince Ypsilanti, qui avait des droits assez sérieux à la couronne de Grèce. Le beau-père, quand il avait accepté ce gendre absolument ruiné d’ailleurs, se voyait déjà assis sur les marches du trône hellénique et faisant pour le pays un emprunt dont il réglerait lui-même le courtage.

Soit que la perspective d’être gouverné indirecte-