Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/288

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classiques. Pris d’un accident habituel à Cléon, s’il faut en croire Aristophane, il souillait les coussins du beau coupé qui roulait à fond de train sur le dur pavé des rues populaires. Il allait, il allait, le coupé ! et les lanternes de cristal jetaient, en passant, sur l’angle noir d’un mur, sur les vitres d’un cabaret suspect, sur la fille debout près d’une borne, des clartés étincelantes, rapides comme le galop furieux du pur sang.

Parfois on entendait sortir du véhicule des sons gutturaux et inintelligibles. C’était Spuller, qui, comme dans toutes les grandes émotions, s’était mis à parler allemand, et qui n’interrompait ses lamentations tudesques que pour s’écrier en français : « Cela n’est bas pon ! cela ne sent bas pon ! »

César, ce jour-là, n’alla pas jusqu’aux Gémonies, et ne songea pas à demander à quelque Épaphrodite de lui apprendre comment on se tuait j il n’en était pas moins blessé à mort.


IV


Au-dessus des champs de bataille où vient de succomber le rêve de puissance d’un Napoléon ou le rêve de liberté d’un Brutus, on voit planer, graves et s’envolant lentement, des Fortunes ailées qui semblent respectueuses de ceux qu’elles viennent de frapper. Ce n’est ni dans les Parthénons ni dans les Capitoles, c’est au musée de Naples qu’habite la Fortune qui convenait ici ; la Fortune obscène qui, honteuse du favori qu’elle avait choisi pendant un moment d’égarement, lui montre en s’éloignant le moins noble de ses deux visages.

La situation était difficile pour Gambetta. Il avait gorgé ses créatures sans pouvoir les satisfaire, et devant