Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/38

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toire et colligeant pour un Tacite futur les turpitudes de nos gouvernants, comme le Journal de Fidus ; c’est un Journal purement et simplement, quelque chose comme un livre de raison d’autrefois.

C’est à ce titre seulement que ce mince volume, écrit sans nulle préoccupation artistique, est instructif à parcourir.

L’auteur, le baron de Vinols, fervent monarchiste et ferme chrétien, était un bon propriétaire du Puy, respecté de tous ses concitoyens, qui l’avaient envoyé au Conseil général. Il estima, à la fin de la guerre, qu’il serait utile peut-être de demander quelques explications à Gambetta sur la façon dont il s’était permis, lui, simple aventurier, sans mandat de personne, de faire tuer des milliers de Français et de dépenser des centaines de millions. Il communiqua cette pensée aux Auvergnats, qui l’en approuvèrent et l’expédièrent à la Chambre.

Le nouveau député se mit en route, débarqua à Bordeaux, vint à Versailles ; il coucha, en arrivant, sur le plancher, près d’un poêle ; il s’installa à Paris en hôtel meublé, il attrapa un rhume, il eut ses enfants malades, on le nomma d’une commission, il prononça un discours, on le félicita… Puis, un beau jour, l’Assemblée se sépara : n-i-ni, c’est fini. Le temps a passé comme un rêve. Qu’a-t-on fait pendant ces jours, ces mois, ces années ? Rien. On était arrivé pour sauver la France, et on la laissait livrée à l’orgie républicaine.