CHAPITRE SEPTIÈME
I
Le plus étonnant cependant de tous les journalistes chanteurs, c’est Simia. Simia, à parler net, est un phénomène spécial à l’époque. Nul siècle n’a produit de type de basse corruption comparable à celui-là, nul siècle n’en produira jamais. Le Juif moderne s’incarne tout entier dans cet être hybride et singulier.
Il n’a pas de patrie, il n’a pas de religion, il n’a pas de sexe. Ce neutre, encore une fois, est un produit unique, qui ne rentre dans aucune classification existante.
Bastien-Lepage a peint ce mélange de batracien et d’antropopithèque, et le portrait a paru ressemblant. Chacun, en effet, a entrevu, un jour ou l’autre, sur le boulevard, cette créature bizarre, qui fait songer à ces grosses personnes que l’on aperçoit dans certaines maisons, avec des bonnets à fleurs sur des têtes difformes, des seins ballants dans des camisoles sales, et une solennité véritablement comique dans l’accomplissement de leur mission. De ces matrones étranges, Simia a le sourire engageant et sinistre, il a d’elles