Aller au contenu

Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/438

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la décoration de Delaunay. C’est un vrai tableau de décadence, mais d’une décadence spéciale, déclamatoire et burlesque.

Comme il arrive à la veille de tous les grands événements, des bruits étranges avaient couru. Delaunay avait mis le marché à la main à la France ; il avait fait annoncer ses dernières représentations. Vous comprenez l’inquiétude qui régnait à la Chambre. L’Angleterre venait de nous chasser de l’Égypte, ce qui avait paru peu de chose ; la nouvelle que Delaunay se retirait, était autrement grave. Pour comble de malheur, Delaunay, nous apprend le Gaulois, avait prononcé des paroles sinistres. « On lui avait entendu murmurer : « On m’a dit au 1er janvier qu’il fallait attendre Pâques, à Pâques que la distribution des prix n’était pas loin. »

En ces heures oscillantes et perplexes où va se décider la destinée du monde, les plus forts se sentent agités. Febvre cependant était fort calme ; « il se tenait immobile dans son cabinet. Déroulède, plus nerveux, allait de la salle au foyer et du foyer à la salle. »

Tout à coup Ferry arrive avec le général Pitié, chef de la maison militaire du Président de la République, et dit à Delaunay :

« Je vous décore sur le champ de bataille. »

Vous apercevez le champ de bataille d’ici : des pots de rouge et de blanc, une patte de lièvre, des postiches, des perruques, et cette odeur spéciale de loges d’acteurs, faite de parfums rancis, de mixtures pharmaceutiques, de poudre de riz et d’oppoponax.

Vous voyez ce vieux maquillé délayant son rouge en pleurant sur les favoris de Ferry, et le général Pitié, au milieu de cette scène, disant : « C’est égal, quelle leçon pour M. de Moltke ! »

Bien entendu, dans la salle, Bischoffsheim rayon-