Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/447

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qui ne les empêche pas de faire usage de leur qualité de citoyens. Tout récemment, des individus arrêtés et ayant des antécédents judiciaires ont été trouvés nantis de leurs cartes d’électeurs coupées à l’un des angles, indice certain qu’ils en avaient fait usage. »

Les choses se passaient de la même façon pendant la première Révolution, où les repris de justice étaient maîtres souverains dans les sections.

Ces teneurs d’établissements infâmes sont des purs entre les purs, au point de vue républicain ; ils servent la bonne cause à leur façon, en pourrissant les jeunes générations, en détruisant dans les masses tout sentiment honnête qui pourrait aider le pays à sortir de la fange. Nous constaterons plus loin, d’ailleurs, l’étroite connivence des chefs de la démocratie avec les marchands de vin empoisonneurs.

Les prolétaires sont acculés de plus en plus entre la mort, par la faim, et la révolution sociale. « Quand les hommes perdent de vue les nécessités morales, a dit un puissant penseur, M. Blanc Saint-Bonnet, Dieu fait sortir la lumière des nécessités d’un autre ordre. Si la Foi n’est plus enseignée par l’oreille, elle sera enseignée par la faim ! »

La révolution sociale a un caractère presque fatal. Peut-être faut-il voir dans la conviction qu’il a de cette situation l’une des causes de l’hésitation du comte de Paris. Il est, on le sait, un des trois ou quatre hommes d’Europe qui connaissent à fond la question ouvrière ; il n’a pas, dans le principe qu’il représente, la foi qu’il faudrait pour entreprendre une restauration sociale qui seule sauverait la France, et en même temps il aperçoit, avec plus de clairvoyance que les politiciens de son parti, l’intensité de la crise qui se prépare.

Le travail, déjà ralenti partout, s’arrêtera bientôt