ceptions sont de vraies fêtes de la Bonne Déesse ; on y chante parfois des cantiques ou chansons qui, pour employer une expression empruntée par Octave Feuillet aux Goncourt, feraient rougir un singe. Citons, comme un échantillon innocent, ces couplets simplement gaillards :
On nous dit de l’Angleterre
Que tout son vocabulaire
Dans Goddam se renfermait
(Prononcez Goddem) ;
Mais dans la Maçonnerie,
Un mot a plus de magie.
Ce mot, qui ne l’aimerait ?
Éva, Éva, Éva ! (bis).
Un vrai Maçon ne sera
Jamais sourd à ce mot-là !
Heureux le Maçon fidèle
Qui peut consacrer son zèle
À la beauté qu’il chérit !
Mais bien plus heureux encore,
Quand d’une sœur qu’il adore
Le tendre regard lui dit :
Éva ! etc.
Ignorant notre langage,
Mondor, au déclin de l’âge,
Épouse une jeune sœur.
La pauvre petite femme,
Qui le croit Maçon dans l’àme,
A beau dire avec ferveur :
Éva, Éva, Éval (bis.)
Vieux profane est et sera
Toujours sourd à ce mot-là.
En ce même temps chaque Frère
Crut à coup sûr s’apercevoir
Que ces cinq coups n’étonnaient guère
La jeune récipiendaire,
Qui pensait que, pour la beauté,
C’était le moins, en vérité,
Que tout bon Franc-Maçon dût faire.