Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/524

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président à honoraires d’un immense tripot. La maison Tricoche et Cacolet a été déclarée établissement d’utilité publique ; elle fait tout ce qui concerne son état : elle espionne les curés, elle épie tout ce qui pourrait les compromettre ; elle fournit des renseignements excellents sur des commissionnaires en marchandises comme les frères Bloch, qui se sont enfuis en 1883, après avoir volé six cent mille francs aux négociants parisiens ; elle protège le Vice et persécute la Vertu.

Parfois il y a un malentendu. On s’attaque par mégarde à la femme d’un député radical. Alors on entend un joli vacarme. Comme la liberté de conscience d’un Dreyfus, l’honneur d’une républicaine est, paraît-il, d’une essence particulière, c’est une pièce rare ; on s’en occupe, et les journaux conservateurs, qui ne défendraient pas les leurs, font un tapage infernal autour de cet honneur précieux. Ce n’est pas mauvais, d’ailleurs : la boue remuée pue davantage que lorsqu’elle reste stagnante, et le chimiste social peut s’instruire en étudiant la composition des vapeurs méphytiques qu’elle dégage. Il faut se hâter, par exemple : à peine, par l’ouverture béante, a-i-on aperçu le cloaque qui est au-dessous de notre Paris républicain, que tout le monde crie : « Remettez la plaque ! »


V


Dieu me garde de manquer de respect à une mère de famille calomniée ! je ne crois pas qu’on puisse trouver dans ce livre violent une allusion qui puisse même effleurer l’honneur d’une honnête femme. Il est permis cependant de regarder et de juger la pièce à grand spectacle qu’on a montée à l’occasion de l’affaire Hugues.