Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/536

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et, si tous les pendards ne sont pas pendus, ils finissent toujours, en continuant le cours de leurs exploits, par heurter trop violemment la loi pour qu’on puisse étouffer l’affaire. C’est, je crois, Joseph de Maistre qui a dit qu’ « il y avait plus de coquins courant après les châtiments que de châtiments courant après les coquins. » Malgré tout, les uns et les autres se rencontrent quelquefois.

On devine les scrupules que peuvent éprouver, comme fonctionnaires, des gens qui ont tant à se faire pardonner. Un commissaire de police d’Angers, Poilu, est chargé, au mois de novembre 1881, d’une instruction contre un prêtre. La plupart des témoins déposent en faveur de l’accusé, et sont tout étonnés quand on leur relit leurs dépositions au tribunal, de voir qu’on leur avait fait dire absolument tout le contraire de ce qu’ils pensaient. L’ingénieux Poilu les avait tout simplement appelés à son bureau, et, sous un prétexte quelconque, leur avait fait signer une feuille en blanc. La Chambre des mises en accusation, saisie de l’affaire, écarta l’intention frauduleuse, en constatant seulement que le magistrat avait systématiquement omis de relater les témoignages favorables à l’accusé !

    chargé de faire jouer le rossignol, une brave Vendéenne s’approche de lui et lui envoie, dans un certain endroit, son pied armé d’un solide sabot. La foule était menaçante : le préfet eut peur, et ne se retourna même pas pour savoir qui venait de lui faire cette gratification. Il emporta sans rien dire le coup, et la bonne femme son sabot.
      « Pour moi, dans la mort de Barrême, je reconnais la main de Dieu appesantie d’une manière terrible contre un persécuteur excommunié, »