Page:Drumont - La France juive, tome premier, 3eme édition, 1886.djvu/102

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le Juif Jean David, directeur du Crédit national, enlève plus de trois millions aux malheureux qui lui ont confié leurs fonds. Douze cents personnes l’accusent d’abus de confiance et nos incorruptibles magistrats, qui ont refusé un délai de trois jours pour réunir une assemblée d’actionnaires aux directeurs de l’Union générale contre lesquels une seule plainte, plainte absolument injustifiable, avait été déposée, laissent tranquillement partir David. Ce n’est que par défaut qu’il est condamné par la onzième Chambre correctionnelle à dix ans de prison, à 3,000 francs d’amende et à 5 ans de surveillance ce qui, vous pouvez m’en croire, lui est bien égal.

Quand on fit une perquisition chez ce David on y trouva

    affaire — (textuel). On a craint évidemment d’avoir à frapper quelqu’un qui avait été le complice d’Isaïe Levaillant et de Girard et qui avait donné une apparence d’authenticité au fameux Petit Papier trouvé dans un wagon en apposant dessus le cachet de la poste.
    Le Juif Edouard Millaud, pour mettre Cochery à l'aise, a l'obligeance de lui adresser une question dans la Commission des Finances du Sénat, au mois de mars 1884. Cochery lui répond que la perte se monte àpeine à 9,414 francs. « Très bien, dit le compère Millaud, cela doit être d'autant plus vrai qu'au moment du vol vous avez publié une note très circonstanciée d'après laquelle le montant des valeurs soustraites se montait à un million.» Ce Juif est réellement d'une discrétion touchante. A sa place je n'aurais pas pu m'empêcher de demander nettement au Ministre des Postes comment il s'expliquait qu'un voleur ait pu savoir que le sac où étaient déposées les valeurs, déclarées ou recommandées, à distribuer le lendemain, était placé, dans la nuit du 16 au 17 avril 1882, dans une armoire spéciale, comment on a pu, sans briser cette armoire blindée, ouvrir, pour prendre le sac, deux serrures aux clefs différentes.
    L'administration des Postes est devenue, une véritable forêt de Bondy. Une partie des employés s'empare des correspondances pour le cabinet noir dont les débats de l'affaire Saint-Elme à la Chambre ont révélé officiellement l'existence; l'autre ouvre ce qui reste pour prendre les valeurs qui peuvent s'y trouver.