Page:Drumont - La France juive, tome premier, 3eme édition, 1886.djvu/115

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ble que s’il lui enseignait des indécences. » Ainsi parle le traité Sota (fol. 90 recto).

Si elle ne connaît sa religion que très superficiellement, la Juive ne la pratique pas moins fidèlement, même dans l’existence la plus agitée. Voyez Miss Ada-Isaac Mencken, que Rothschild, nous racontent les Archives israélites, appelait la Déborah inspirée de sa race et qui eut un moment la vogue que devait avoir plus tard Sarah Bernhardt ; elle restait fidèle à sa foi. Après avoir joué trente nuits de suite à San Francisco, elle s’arrêta tout à coup pour célébrer la nuit du Kol nidré et l’alla passer dans un minian polonais. Dès qu’on attaquait ses coreligionnaires quelque part, elle envoyait un article pour les défendre à l’Israélite de Cincinnati.

Ici encore il faut louer le respect dont les Juifs entourent une enfant de leur race, quelle que soit la voie qu’elle suive. Est-elle comédienne, jamais le monde n’a rien contemplé d’aussi beau, on se pâme, on s’évanouit, on crie d’admiration dès qu’elle parait. Rentre-t-elle dans la vie normale, toutes les portes lui sont ouvertes.

La réhabilitation de la femme, qui apparaît à chaque pas dans l’œuvre de Dumas, depuis les Idées de Mme Aubray jusqu’à Denise, procède bien moins du pardon catholique qui efface le péché devant Dieu et en laisse subsister les effets devant les hommes, que de la théorie juive infiniment plus accommodante et qui, à la condition surtout que la pécheresse soit une fille de Sion, lui rend tous ses droits dans la société. Même après que le prêtre avait prononcé les paroles de l’absolution, la femme qui avait failli se heurtait dans la civilisation d’autrefois à la jalouse susceptibilité de l’Aryen sur le point d’honneur, à son besoin inné d’idéal qui ne comprenait que la fleur immaculée.