Page:Drumont - La France juive, tome premier, 3eme édition, 1886.djvu/149

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synagogue pour y remplir ses devoirs. Pendant la Pâque, ils retrouvent chez Van der Ham, 24 bis, rue de Maubeuge, où le service du Seder est admirablement organisé, les négociants et les employés du quartier du centre. C’est à ce restaurant que vont notamment tous les Hollandais et les Allemands.

C’est là que fut dit à un de nos confrères, libre-penseur apparent, qui n’est qu’un Juif fervent, c’est-à-dire fanatique contre le Christ, ce mot charmant qu’ont reproduit les Archives israélites. Il était venu déjeuner le premier jour de la Pâque et au moment de partir, il demanda l’addition à la jeune fille qui le servait.

— Monsieur, répondit la jeune Hollandaise, nous ne prenons pas d’argent aujourd’hui, jour de fête.

— Mais, Mademoiselle, vous ne me connaissez pas, et si je ne revenais pas ?

— Oh, monsieur, quand on fait Pâque, on revient…


Il est incontestable cependant que l’indifférence a pénétré chez beaucoup d’Israélites. Ce n’est point une des premières crises que traverse la religion juive.

Sans aller au vif de certaines questions, ce que les Juifs même devenus chrétiens font rarement, les abbés Leman, Israélites convertis, ont résumé jadis avec infiniment de netteté les phases successives par lesquelles a passé le Judaïsme[1].

A la période d’attente et de tressaillement qui précède a venue du Christ succède une période violente, agitée, pendant laquelle Israël s’obstine à chercher le Messie,

  1. La Question du Messie et le Concile du Vatican.