Les Juifs étaient venus dans les Gaules à la suite des Romains. Au IVe siècle, vers l’an 353, ils assassinent, sur les bords de la Durance, un officier qui, après avoir gouverné l’Égypte, revenait dans les Gaules par ordre de l’empereur Constance. L’épitaphe du malheureux fut retrouvée et décrite par Pierre Bérenger, médecin provençal. Tillemont, au tome IV de son Histoire des Empereurs, mentionne également ce fait que met en doute cependant dom Liron, dans les Singularités historiques et littéraires.
Si la présence de quelques Juifs, venus en même temps que les Romains, n’est point contestée, il est difficile d’admettre avec Renan que les Juifs aient fait des conversions parmi les personnes « animées de sentiments religieux délicats, » pour employer le style particulier de l’écrivain[1]. L’affirmation que la Synagogue soit restée à côté de l’Église « comme une minorité dissidente » ne repose absolument sur aucun témoignage[2].