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xiv
introduction

moyen d’opprimer cruellement ceux qui n’ont rien et de dépouiller ceux qui ont peu et qui veulent avoir davantage sans se donner la peine de le gagner. Volontiers il eût appelé l’argent, dont on fait un usage abusif, du nom que le peuple lui donne aujourd’hui, il l’eût appelé l’infâme capital.

Avant lui saint Jean Chrysostome s’était élevé contre l’agent paresseux et avide à la fois qui, sans travail, veut réaliser des gains odieux. « Quoi de plus déraisonnable, avait-il dit, que de semer sans terre, sans pluie, sans charrue ? Aussi tous ceux qui s’adonnent à cette damnable agriculture n’en moissonnent-ils que de l’ivraie qui sera jetée dans les flammes éternelles. Retranchons donc ces enfantements monstrueux de l’or et de l’argent, étouffons cette exécrable fécondité ! »

Les disciples de saint François d’Assise, le sublime mendiant qui aima tant les pauvres qu’il voulut être encore plus pauvre qu’eux, eurent, avec le sûr instinct que donne l’amour, la compréhension très nette de ces problèmes.

Aujourd’hui, grâce au Juif, l’argent auquel le monde chrétien n’attachait qu’une importance secondaire et n’assignait qu’un rôle subalterne est devenu tout puissant. La puissance capitaliste concentrée dans un petit nombre de mains gouverne à son gré