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introduction

tion du passé, bien fait voir, bien expliqué un point d’histoire énigmatique ! Ce guide revivait vraiment pour moi, il était immortel ; l’image que je me faisais de ce contemporain des jours disparus cheminait quelque temps avec moi à travers les rues de Paris. Mon livre, mal apprécié dans le présent, me vaudra plus tard quelque ami qui, lui aussi, pensera à moi ; il me saura gré de lui avoir bien fait comprendre comment cette France, la terre des lys, le royaume au manteau bleu comme l’azur du ciel, s’est laissé enjuiver, affubler de la loque jaune.

Je ne me dissimule pas cependant les imperfections de mon travail, imperfections qui tiennent à plusieurs causes.

Tout d’abord l’œuvre latente du Juif est très difficile à analyser, il y a là toute une action souterraine, dont il est presque impossible de saisir le fil. Henri Heine l’a dit très justement : « Les faits et gestes des Juifs, ainsi que leurs mœurs, sont choses inconnues du monde. On croit les connaître parce qu’on a vu leur barbe, mais on n’a vu d’eux que cela, et, comme au Moyen Age, ils sont toujours un mystère ambulant. »

En outre, l’histoire écrite ainsi en présence des événements a des inconvénients si elle a des avantages ; elle donne l’accent précis et comme le