Page:Drumont - La France juive, tome premier, 3eme édition, 1886.djvu/283

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fus, les journaux des frères Simond, un mot d’éloge ou de compassion pour cet homme si humain qui avait le premier, en France, essayé d’améliorer la situation d’Israël, je n’ai jamais rencontré que les plus brutales invectives sur ce Capet justement puni, peut-être, pour avoir pensé qu’on pouvait traiter les Juifs autrement que comme des chiens[1].


À cette époque, le Juif qu’on n’admettait nulle part était en réalité partout et cela depuis la Régence. Ce fut un Juif, sans aucun doute, mais un Juif qui cachait soigneusement son origine, que ce Law (Lewis, Levy). Il fonda véritablement en France, sur des ruines qui n’instruisirent personne, cette exploitation financière de la bêtise humaine qui devait prendre plus tard des proportions si énormes. Il fut l’apôtre plein de hardiesse d’un nouveau Credo, le Crédit, la croyance à des valeurs imaginaires qui allait être la foi d’une société plus naïve que l’ancienne et plus facile à tromper, à la condition de faire appel, non à des idées supérieures, mais aux convoitises, à l’amour du gain.

Le succès de l’Écossais en France est un grand événement, il annonce qu’au chrétien sincère et sensé d’autrefois va succéder un type tout à fait inconnu aux siècles passés. le gogo, le badaud, l’actionnaire…

  1. Parfois on lit à cette date, dans ces journaux, des annonces telles que celle-ci du 21 janvier 1884 :
        « A l’occasion de l’anniversaire de l’exécution de Louis XVI, une grande conférence concert, suivie de tombola, sera organisée par le Comité électoral du onzième arrondissement.
        « Cette fête aura lieu, à huit heures du soir, 205 et 207, faubourg Saint-Antoine »