Page:Drumont - La France juive, tome premier, 3eme édition, 1886.djvu/300

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trône, cette bague[1], quoique la prophétie ne se soit pas réalisée pour Philippe Egalité, parait avoir été comme le gage de l’engouement incompréhensible que tous les d’Orléans, à part le fils aîné de Louis-Philippe, ont toujours eu pour les Juifs.


Quelques bien avisés, parmi ceux qu’on n’écoute jamais, eurent ils à ce moment une vague notion de ce qui était réellement en cause : l’empire d’Israël ? On le supposerait, car, à cette époque, on voit paraître quelques publications où le nom du Juif revient assez souvent associé, on ne peut pas dire au martyre du monarque, Louis XVI n’est pas un martyr, quoiqu’on en ait dit, puisqu’il n’a pas accompli son devoir et qu’il n’a pas défendu le peuple dont la garde lui était confiée, mais aux souffrances de ce pauvre honnête homme. On criait notamment dans les rues, en 1790, un canard de quelques feuilles : La Passion et la mort de Louis XVI, roi des Juifs et des chrétiens. — A Jérusalem. L’épigraphe portait : Populus meus, quid feci tibi ?

En tête figurait une gravure curieuse, elle représentait le roi couronné et portant le manteau fleurdelysé mis en croix, à sa droite et à sa gauche le Clergé et le Parlement. Dans le fond l’Assemblée délibère tandis que sur le devant des canons sont braqués sur elle.

  1. S’il faut en croire 1’auteur du Judaïsme en France, cette bague, que Philippe Egalité portait encore au moment de monter à l’échafaud aurait été remise par lui à une Juive, Juliette Goudchaux, qui la fit passer au duc de Chartres. Louis-Philippe garda ce bijou jusqu’à sa mort, et le transmit au moment d’expirer au comte de Paris. L’anneau se trouvant trop grand pour lui, on l’envoya à Paris à un bijoutier juif nommé Jacques, à la vitrine duquel il aurait été quelque temps exposé.