Page:Drumont - La France juive, tome premier, 3eme édition, 1886.djvu/309

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l’Assemblée, si tendre pour les Juifs, eût quelque pitié pour les chrétiens de l’Alsace.

Les Juifs, dit-il, sont, en ce moment, en Alsace, créanciers de 12 à 15 millions tant en capital qu’en intérêts. Si l’on considère que la réunion des débiteurs ne possède pas 3 millions et que les Juifs ne sont pas gens à prêter 15 millions sur 3 millions de vaillant, on sera convaincu qu’il y a au moins, sur ces créances, 12 millions d’usure.

L’Assemblée décréta que les Juifs seraient obligés de fournir dans le délai d’un mois une justification de leurs créances, afin qu’on pût procéder à une liquidation équitable de ces créances.

Aucune suite naturellement ne fut donnée à cette mesure. Quand vous ferez rendre gorge à un Juif, vous serez singulièrement malin.


Le Juif était en France !

La nouvelle circulait de ville en ville, réveillant l’espérance dans les plus lointains ghettos, faisant éclater les actions de grâces au Saint Béni dans tous les temples, dans toutes les synagogues, dans toutes les schoules. Le 21 octobre 1793, un cantique hébreu, de Moise Enshaim, chanté dans la synagogue de Metz sur l’air de la Marseillaise, proclama le triomphe d’Israël.

Le mot mystérieux, l’incantation décisive de l’Hermès Trismegiste qu’avaient si longtemps cherché au fond de leurs laboratoires les vieux alchimistes du moyen âge penchés sur leurs hiéroglyphes, était enfin trouvé ! Pour décomposer, pour dissoudre cette France dont toutes les parcelles se tenaient si bien, quelques appels à la Fraternité, à l’amour des hommes, à l’idéal avaient été plus puissants que toutes les formules de grimoire.