Page:Drumont - La France juive, tome premier, 3eme édition, 1886.djvu/351

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Les Juifs, abrités derrière Ouvrard, avaient profité du moment où Napoléon était occupé à gagner la bataille d’Austerlitz pour abuser de la candeur de Barbé Marbois, ministre du Trésor, et organiser à propos des bons d’Espagne le fameux coup de l’emprunt Tunisien, acheter en baisse, décider ensuite la France à garantir et vendre en hausse. On connaît la scène terrible qui eut lieu au retour, quand Barbé Marbois, sortant en pleurant du cabinet des Tuileries, dit à l’empereur : « J’espère, au moins, que Votre Majesté ne m’accuse pas d’être un voleur. — C’est bien pis, répondit Napoléon, la friponnerie est moins dangereuse encore que la bêtise : la friponnerie a des bornes, la bêtise n’en a pas. »

A partir de 1810, le Juif, qui avait soutenu jusqu’alors Napoléon et qui n’avait plus rien à en attendre de bon, se mit du côté de l’Europe. Le tout puissant Empereur eut contre lui désormais cette force mystérieuse de la finance à laquelle on ne résiste pas, même quand on est Napoléon 1er, ainsi que Léon Say, l’homme de Rothschild, le déclara un jour insolemment à la Chambre.

Admirable pour pousser, prôner, lancer, la Juiverie l’est également pour détruire ou plutôt pour miner, saper, ruiner en dessous. Quand le Juif est contre eux, chef d’empire ou simple individu, journaliste ou chanteuse d’opérette se sentent pris soudain par mille fils lilliputiens qui les empêchent d’avancer, « ils sont contrecarrés en tout, a comme l’explique si bien Disraéli, diffamés, déshonorés, démoralisés, ils ne savent à qui s’en prendre, rien ne leur réussit sans qu’ils comprennent pourquoi. Il faut, pour braver cette puissance occulte, devant laquelle Bismarck a reculé, des hommes comme Napoléon ou des écrivains au cœur droit, à l’âme ingénue qui ont médité la