Page:Drumont - La France juive, tome premier, 3eme édition, 1886.djvu/361

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contre le malheureux Louis XVI, et ils n’auraient jamais touché à un soldat de la Grande Armée.

En toute chose ils apportèrent le même mépris de la justice. Savez-vous ce que reçut de la Restauration, sur le milliard des émigrés, le gentilhomme félon qui avait trahi son roi, abandonné lâchement une femme qui se fiait à lui, Lafayette, le principal auteur de la Révolution ? 450,000 livres de rente…

Pendant ce temps les Chouans, qui avaient tenu la campagne en attendant des princes qui ne paraissaient pas, mouraient de faim dans leurs chaumières sans toits. La famille de Cathelineau avait perdu vingt-trois des siens sur les champs de bataille et la famille de Cathelineau manquait de pain tandis que la sœur de Robespierre recevait une pension de six mille francs !

La conduite tenue envers les Vendéens par Louis XVIII, dominé par Elie, premier duc Decazes et Franc-maçon zélé, est une triste page de l’histoire de la Restauration. Par une véritable vilenie, le roi refusait de reconnaître des grades qu’il avait lui-même accordés et de rembourser les bons que les chefs avaient signés par ses ordres, pour une guerre entreprise en son nom, il ne laissait même pas à la Vendée les avantages que lui avait assurés le traité de la Jaunaie, conclu entre Charrette et le gouvernement républicain.

La veuve de Lescure et de Louis de Larochejaquelein, dit M. Crétineau-joly dans la Vendée militaire, les sœurs de ce dernier, la veuve de Bouchampa furent placées en surveillance au milieu du Bocage. On fouilla dans plusieurs demeures, on osa même, à Saint-Aubin-de-Baubigné, profaner, du contact impie de la police, la maison où étaient nés Henri et Louis de Larochejaquelein, cette maison dont les fenêtres ouvrent sur le cimetière où reposent dans