Page:Drumont - La France juive, tome premier, 3eme édition, 1886.djvu/363

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des députés la pétition eut plus de succès. Un homme de cœur, M. Paillot de Loynes, conclut au renvoi de la pétition au ministère de la justice et de l’intérieur. Après une légère discussion, la Chambre des députés adopta ces conclusions et le renvoi fut prononcé, mais des influences occultes empêchèrent qu’il fût donné suite à l’affaire.

Les Juifs, il convient de le reconnaître, montrèrent alors un grand esprit politique en faisant très peu parler d’eux. Il y eut là une période de réserve et de préparation.

Avec l’opiniâtreté de cette race, qui est une éternelle recommenceuse, les Juifs, nous l’avons dit, s’étaient installés à l’endroit même où ils étaient quand on les avait chassés au Moyen Age, rue des Juifs, puis de là ils avaient rayonné dans les environs et occupé une partie du quartier Saint-Paul. De nouveaux arrivants, venus d’Allemagne et de Pologne, se groupèrent autour du Mont-de-piété et autour du Temple, ils envahirent graduellement les paroisses Saint-Jean, Saint-François et les Blancs-manteaux jusqu’à Saint Merry, d’un côté, tandis que d’autres, franchissant la rue Saint Antoine, s’établissaient sur la paroisse Saint Gervais. Aujourd’hui, la paroisse Saint-Eustache est presque entièrement contaminée et le flot a pénétré jusque sous les arcades de la rue de Rivoli.

La ferveur régnait dans cette Kehilah renaissante. Les synagogues de la rue du Chaume et de la rue Saint Avoie étaient pleines.

Chaque samedi, la petite lampe s’allumait dans ces demeures pieuses. Pendant un an, quand mourut Mayer de Rothschild, on célébra l’office des morts tous les jours, soir et matin, dans la maison de Salomon Blücher, cousin de James, qui habitait modestement rue de l’Homme Armé.

Le Juif encombrant et bruyant d’aujourd’hui n’existait