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le juif dans l’histoire de france

La situation était très simple. La France a passé son existence de nation à gagner des victoires éclatantes et à subir d’affreuses défaites, elle a eu tour à tour Tolbiac, Bouvines, Marignan, Rocroy, Denain, Fontenoy, Austerlitz, Iéna, Solférino et Crécy, Azincourt, Poitiers, Pavie, Rosbach, Waterloo ; elle n’avait qu’à faire ce qu’elle avait toujours fait dans des circonstances analogues, à signer la paix, à soigner ses blessures, à dire : « Je serai plus heureuse une autre fois. »

C’est ainsi que Bismarck, qui raisonnait d’après les principes du sens commun, avait compris les choses. Ainsi qu’il l’a déclaré à maintes reprises, notamment à M. Werlé, maire de Reims[1], il comptait signer la paix à Reims ;

    constatant le vol de 300,000 francs à la succursale de la Société générale, rue de Palestro, l’arrestation de l’accusé et ses aveux, est de M. Boudeville, officier de paix ; il est du 11 décembre 1868 et il a été publié. Quels austères que ces députés de la gauche !

  1. Lire la conversation de M. de Bismarck avec le maire de Reims. M. Werlé, en quittant le Chancelier, consigna fidèlement le texte exact de cet entretien dans le journal qu’il tenait des moindres faits de l’occupation prussienne ; le Figaro a reproduit une partie de ce document.

    Le roi de Prusse quitta Reims pour se rendre à Ferrières, le mercredi 14 septembre, vers dix heures du matin.

    La veille, M. de Bismarck vint trouver M. Werlé et lui dit :

    « Nous partons demain ; je quitte, le cœur gros. — Nous espérions signer la paix à Reims, c’était la volonté du Roi et mon plus ardent désir : c’est dans cet espoir que nous sommes restés dix jours ici. — On nous force de continuer la guerre… on le regrettera. »

    — Monsieur le comte, interrompit M. Werlé, la France n’a aucun intérêt à continuer la guerre, et, pour qu’elle refuse la paix, il faut que vos conditions soient inacceptables.

    « Je vais vous les dire, reprit M. de Bismarck ; nous demandons deux milliards, Strasbourg avec une bande de terrain de 4 ou 5 lieues de large jusqu’à Wissembourg, afin que le Rhin coule des