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le juif dans l’histoire de france

L’Illustration nous a peint sous de saisissantes couleurs le Juif allemand dans son rôle d’espion pendant la guerre.

Le Juif, disait ce journal, dans un numéro du 27 septembre 1873, a été le fléau de l’invasion.

Tant que dure la bataille, le Juif reste en arrière. Il craint les coups.

Mais l’ennemi a-t-il fui, le champ de bataille est-il libre, alors le Juif allemand accourt.

Là il est maître et roi. C’est à lui qu’appartiennent tous ces cadavres. Ce n’est pas impunément que le soldat le désigne sous le nom caractéristique de corbeau.

En toute tranquillité, il dépouille les morts, il va de groupe en groupe. À le voir ainsi penché, courant, éperdu, avide, on dirait un parent qui cherche un frère, un ami. Il ne cherche que de l’or. Parfois on entend un gémissement, c’est un blessé qui supplie, mais le corbeau a bien le temps vraiment de s’arrêter pour de semblables vétilles. N’a-t-il pas une mission à remplir ?

Car il ne faut pas oublier ce côté, le digne personnage est fonctionnaire de l’État, il fait partie de l’organisation allemande, il ne se contente pas de voler, c’est là le côté personnel ; il est espion.

C’est le corbeau qui, après la bataille perdue, portera au quartier général tous les papiers trouvés sur les officiers supérieurs.

On voit que ce n’est pas là une sinécure ; d’ailleurs, là ne se bornent pas les fatigues. Il faut aller au-devant de l’armée, s’enquérir des ressources de chaque village, prendre des informations sur la situation et les forces de l’ennemi.

Quelquefois lorsqu’il est pris le Juif est fusillé, mais cela arrive bien rarement. D’abord, à cause de cette inexplicable passion qu’il nourrit pour sa triste personne, il prend toutes ses précautions et ne se hasarde qu’à bon escient. Ensuite, si malgré toutes ses ruses, il tombe dans un piège, il en est quitte pour opérer plus en grand. Il trahit les Allemands comme il espionne les Français ; à l’avenir il tiendra les renseignements en partie double et le métier n’en sera que plus lucratif.

Mais le triomphe, le rêve de cette étrange et repoussante personnalité, c’est l’armistice ; on est alors assez en paix pour n’a-