Page:Drumont - La France juive, tome premier, 3eme édition, 1886.djvu/448

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l’autre se personnifie dans le type grotesque qu’on appelle là-bas le Schmuler, elle a donné des Koechlin Scharwtz, des Scheurer Kestner, des Risler, elle a enfanté des femmes assez mortes à tout patriotisme pour épouser les Floquet et les Ferry, les affameurs de Paris assiégé[1].

L’une doit être respectée et baisée au front comme une mère persécutée, l’autre doit être traitée comme une fille

  1. L’excuse de ces familles est qu’elles sont plus allemandes que françaises. Mme Jules Ferry est une arrière-petite-fille de l’héroïne du roman de Goethe, Werther.
        La fameuse Charlotte, Charlotte Buff, née à Wetzlar, a épousé Johann Christian Kestner de Hanovre, elle est donc la grand’mère de M. Kastner, dont la file est devenue la femme du président du Conseil, ami de Bleichroeder. L’élément cabotin est toujours plus ou moins représenté dans ces familles. La célèbre Mlle Duverger, qui se trouve parente de Jules Ferry par alliance, ne perd jamais l’occasion de le rappeler, elle a tenu à préciser sa filiation par une lettre adressée aux journaux, au mois d’octobre 1884.
    Montmorency.
    Monsieur,

    Ma mère était la tante de M. Charles Kestner, qui était mon cousin, par conséquent. Elle m’a souvent raconté l’histoire de Charlotte. Seulement elle y ajoutait l’anecdote que voici :
        Charlotte, ma grand-tante, étant en voyage avec une vieille parente, fut obligée de s’arrêter dans une auberge oû ces dames durent passer la nuit, par suite du retard des chevaux de poste.
        La parente savait d’une façon un peu incertaine ce qu’on disait dans sa famille : que Charlotte était l’héroïne du roman de Goethe. La chambre qui leur fut donnée avait deux lits, et le hasard fit que les rideaux de ces lits représentaient, le suicide de Werther !
        — Si c’est elle, pensait la vieille dame, elle ne se couchera pas.
        Mais Charlotte n’a rien témoigné, et elle s’est couchée.
        A-t-elle dormi ? Personne n’en a jamais rien su.
        J’ai voulu vous renseigner sur un fait, assez curieux en somme, et, persuadée que vous ne m’en voudrez pas, je vous prie d’agréer, Monsieur, mes plus empressées salutations.

    Augustin Duvergne.