Page:Drumont - La France juive, tome premier, 3eme édition, 1886.djvu/488

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agi comme on devait plus tard agir en France, prévenus d’avance, ils avaient fait tomber les actions, les avaient accaparées et s’étaient fait rembourser au taux de l’émission. Le Parlement prussien, il faut le reconnaître, fut plus honnête que nos députés qui tous, ils ne s’en cachaient pas, avaient une part dans ces tripotages. M. de Maybach ayant proposé de racheter au taux de 23 les actions de la ligne du Rhinnahe, qui n’ont qu’un cours nominal de 8, une telle clameur s’éleva dans l’Assemblée qu’il dut renoncer à son projet. En France, les républicains auraient simplement dit au ministre des travaux publics « Combien y a-t-il de bénéfice pour chacun ? »

La persécution, Gambetta la fit exercer, on sait comment, par les Constans et les Cazot.

La loi de proscription des Français, il chargea Reinach de la préparer et Waldeck-Rousseau de la présenter.

Tout cela, pour les Juifs, était broutille.

Ils aiment, on le sait, à parler par paraboles, par figures que les initiés comprennent à demi-mot. Quelques mois avant la guerre de 1870, vous ne causiez pas avec deux personnes un peu mêlées au mouvement qui se préparait sans qu’on ne parlât de détourner le cours du Nil. Détourner le cours du Nil, c’était faire passer l’influence de la France à l’Allemagne. A partir de 1872, il était question de la grande affaire. Les riches en devisaient à l’Opéra ou au cercle. Les plus besogneux Israël, en prenant une demi tasse, laissaient entendre que les temps étaient proches et qu’eux aussi allaient avoir des châteaux, des hôtels et des chasses.

Grande affaire, en effet, et si grande qu’aucun évènement de l’histoire n’aurait eu un pareil retentissement.

Les milliards, que les malheureux Français avaient versés