Page:Drumont - La France juive, tome premier, 3eme édition, 1886.djvu/512

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de la façon dont les Prussiens avaient organisé leur service de renseignements, si l’on n’était fixé sur le patriotisme d’une Chambre qui eut longtemps le Badois Spuller pour oracle. Les étrangers, pris chez nous en flagrant délit d’espionnage, ne sont passibles d’aucune peine. Le colonel Massa, qui avait été accrédité jadis par le gouvernement italien comme attaché militaire pour suivre nos grandes manœuvres, fut arrêté quelques années après au moment où il prenait les plans du fort Mont Gilbert, en Savoie. On se contenta de le conduire à Chambéry où il fut mis en liberté. Au mois de septembre 1885, ce fut le général prussien commandant à Mulhouse qui se fit prendre à Belfort.

Au fort du vallon de Servance, dit le Libéral de l’Est, deux messieurs, suivis de deux jeunes gens, examinaient et montaient même sur l’escarpement, le garde s’en aperçut et leur demanda ce qu’ils faisaient là : ils répondirent qu’ils cherchaient le chemin de Saint-Maurice. Le garde le leur indiqua, sans cesser de les surveiller. Au lieu de le prendre, ils montèrent près d’autres affûts et le garde, qui savait l’allemand, entendit :

« Ici on pourrait monter à l’assaut. » Il prévint aussitôt le commandant qui lui dit :

« Prenez des hommes avec vous et arrêtes-les ! Ils parurent surpris. Le plus âgé donna sa carte : C’était le général prussien de Mulhouse, ses fils et son aide de camp. On les fouilla, ils avaient des cartes géographiques. On les fit entrer chez le lieutenant tandis qu’on télégraphiait à la place qui répondit : « Reconduisez-les à la frontière. »

Reconduisez-les à la frontière ! Voilà tout ce que le commandant de la place, dont la conduite me parait singulière en cette affaire, se contente de répondre. Il eût