Page:Drumont - La France juive, tome premier, 3eme édition, 1886.djvu/537

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leur tailla un immense fief économique en pleine terre française, en fit nos maîtres ; non plus de fait, mais grâce à un titre authentique[1].

Ce qu’il y eut de pots de vins, de sous-entendus honteux, de dessous inavouables dans ces traités avec les chemins de fer, nul ne saurait le dire.

À ce point de vue, la discussion qui eut lieu à la Chambre, le 3 juillet 1883, à propos d’un fantastique chemin de fer sénégalais, sera encore un document précieux pour les historiens qui voudront voir réellement, en dehors de toute déclamation de parti, le fonctionnement de la République juive en France.

On prend d’abord quelques millions au pays sous prétexte de construire un chemin de fer au milieu des sables, dans une région ravagée périodiquement par la fièvre jaune. Au bout d’un certain temps, on a construit seize kilomètres et dépensé seize millions, avoue le gouvernement, vingt-sept millions affirme M. Blancsubé, qui doit être compétent puisqu’on voulait en faire un ministre des colonies.

Ést-ce seize millions ? Est-ce vingt-sept millions ? Per-

  1. La Chambre était si bien décidée à priver le pays de tous ses droits de contrôle, qu’elle refusa d’accepter un amendement qui demandait simplement que les mécaniciens, chargés de conduire les trains militaires en cas de guerre, fussent français !
        Pas un député ne songea à profiter de l’occasion pour imposer aux Compagnies l’organisation d’un service particulier à établir en cas de mobilisation. Après tant de milliards dépensés pour le budget de la guerre, il semble inimaginable que rien n’ait été prévu dans l’hypothèse d’une mobilisation ; il en est ainsi cependant. Les employés des grandes Compagnies ont essayé d’attirer l’attention du ministre sur ce point, mais très probablement ce sera absolument inutile.