Page:Drumont - La France juive, tome premier, 3eme édition, 1886.djvu/84

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régulière et normale dont fonctionnait le cerveau de leurs pères ils seraient vite convaincus que le Juif n’a absolument aucun motif d’être patriote.

Réfléchisses une minute et demandez-vous pourquoi un Reynal, un Bichofsheim, un Leven seraient attachés à la France des Croisades, de Bouvines, de Marignan, de Fontenoy, de saint Louis, d’Henri IV et de Louis XIV.

Par ses traditions, par ses croyances, par ses souvenirs cette France est la négation absolue de tout le tempérament juif. Cette France, quand elle n’a pas brûlé le Juif, lui a fermé obstinément ses portes, l’a couvert de mépris, a fait de son nom la plus cruelle des injures.

Je sais bien que, selon eux, une France nouvelle serait née dans les massacres de Septembre, qu’elle se serait purifiée de ses vieilles gloires avec le sang qui dégouttait des têtes coupées de vieillards et de femmes, que la révolution aurait été, selon l’expression du Juif Salvador, « un nouveau Sinaï »

Ce sont là des mots sonores mais vides de sens. Un pays reste ce qu’il était en naissant, comme un enfant qui grandit garde sa nature première. La France, l’Allemagne, l’Angleterre ne seront jamais des patries pour les Juifs et ceux-ci ont parfaitement raison, à mon avis, de n’être nulle part patriote et de suivre sous toutes les latitudes une politique distincte, personnelle, la politique juive.

Nos aïeux, qui étaient des gens sensés, savaient parfaitement cela et ils se défendaient. Faites-en autant s’il en est encore temps, mais ne vous étonnez pas, laissez à Victor Hugo, qui a fini par confier ses petits enfants à la garde d’un Juif, les tirades indignées contre Deutz.


Qu’il est charmant, disons-le entre parenthèses, cet épisode ! Comme tous les acteurs sont bien à leur place !