Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/125

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

A travers les allées, on distingue deux ou trois vieilles femmes courbées sur le sol qui ramassent l’herbe des sentiers. Quand le voyageur est de distinction, on en mande de supplémentaires du village. « C’est la bonne baronne qui a eu l’idée de ce travail pour venir en aide aux habitants de la contrée ! » Vous versez une larme, comme Jules Favre, et cette terre aride et desséchée paraît reconnaissante de cette marque de sympathie.

Le plus joli ce sont les serres et les volières. Les serres sont un enchantement, pleines de plantes épanouies en toute saison, d’ananas en grains, en fleurs, en fruits. Dans les volières immenses sont rassemblés des centaines d’oiseaux rares dont la couleur, variée à l’infini, semble refléter le ciel particulier de chaque pays.

Perdrix de Chine, faisans dorés au ventre rouge, faisans de Sœmmering, faisans de lady Laffitte, hoki, tragopan qui porte un capuchon d’écarlate, lophophore resplendissant au collier de barbe blanche, touca au vilain bec noir qui dévore les faisans comme le Juif dévore les chrétiens, flamant d’Egypte penché sur son bassin rempli de poissons, pies bleues de Chine, colombes poignardées des Philippines avec la tache de sang sur la poitrine, — tout cela s’agite dans un frémissement d’ailes, dans une pittoresque confusion de plumages multicolores, dans un concert de cris, tantôt stridents, tantôt plaintifs, et semble comme une vision d’un coin du paradis terrestre.

    autre se serait retiré, mais le sentiment de la dignité est absolument inconnu au Sémite qui supporte tout pour arriver à son but. Le baron acheta les uns, flatta bassement les autres, accepta toutes les humiliations qu’on voulut et finit par être nommé au mois de décembre suivant.