Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/128

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Félix Lévy, « ténor admirable, » chanter l’Imlach, du non moins admirable Emile Jonas ; puis les chœurs attaquent l’Alleluia d’Erlanger, qui n’est certes pas l’Alléluia des actionnaires du banquier de ce nom ; enfin, on passe à la sacristie. « Il est cinq heures et demie, écrit Meyer, le Dangeau de ces solennités, cinq heures et demie aux horloges pneumatiques et « toujours » à l’horloge du sentiment… »

Naturellement aucun nom n’est omis. Voici le prince Murat, le duc de Broglie, Buffet, le comte de Turenne, le vicomte d’Harcourt, le duc et la duchesse de la Rochefoucauld-Bisaccia, le duc de La Trémoille, le duc de Montmorency, le comte d’Andigné, la duchesse de Fitz-James, le prince de Ligne, le prince de Léon, le comte de Mailly-Nesles, la comtesse de Clermont-Tonnerre, la duchesse de Maillé, tout l’armorial de France, en un mot, accouru pour adorer le Veau d’or et pour proclamer à la face de l’Europe que la richesse est la seule royauté qui existe encore.

Quand il y a fête, il va sans dire que toute la police est sur pied et qu’elle se permet, sans aucun droit, de défendre aux passants la circulation sur la voie publique. Si une rue de Paris était interdite pour une procession, vous verriez immédiatement nos puritains de la gauche monter à la tribune ; humbles et rampants, selon leur habitude, devant les potentats juifs, ils se gardent bien d’intervenir. Les journaux avancés agissent de même ; il n’y a que Rochefort, qui, décidément, ne respecte même pas les têtes les plus hautes, qui se soit permis de blâmer cette prétention de gêner les autres quand on s’amuse et qui se soit égayé de l’idée, d’ailleurs singulière, « de barrer une rue le jour d’un mariage. »

Il est rare qu’on ne rencontre pas, à l’issue de ces