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Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/139

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C’est décidément une bien jolie bouillabaisse que la comptabilité du comité ! Comme le disait hier l’un de nos spirituels confrères, « les organisateurs ont fait la fête sous le patronage de deux ministres ; il est nécessaire qu’elle se termine sous le patronage du parquet. »

Bien entendu les deux ministres, qui avaient probablement leur part du gâteau, défendirent au parquet de tirer l’affaire au clair.

Le juge d’instruction se contenta de chantonner à ceux qui se plaignaient trop haut les jolis couplets du Chœur des commissaires improvisés par M. Gaston Jollivet pour la circonstance :

Nous sommes les bons commissaires
Des fêtes de la Charité,
Amis sagaces et sincères
Du pauvre et du déshérité.
Mais nous-mêmes, dans notre bourse
Logeons le diable détesté.
Nous sommes perdus sans ressource,
Sauvons-nous par la Charité !

La Charité bien ordonnée
Ne commence pas par autrui.
A nous, le fiacre à la journée,
Les festins dès que l’aube a lui !
Que le tailleur enfin nous livre
Nos habits sur timbre acquitté !
Tous les corps d’état doivent vivre
Sur les fêtes de Charité !

Le Temps, qui est un journal grave et qui ne chante pas le petit couplet, exprima les mêmes sentiments, mais en simple prose.

L’examen des comptes de la fête des Tuileries est terminé. M. Gauthier de Noyelles, contrôleur général à la préfecture de