Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/143

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les départements des boniments d’une réclame éhontée, multipliant ses appels cyniques, tentant le pauvre ouvrier par ce billet mis partout à la portée de sa main et le forçant à prélever sur sa paie le malheureux franc qui eût suffi à donner du pain aux siens pendant un jour[1].

De cet or, si péniblement arraché à un peuple qui meurt de faim, le Juif veut la plus grosse part. On n’avait pas encore recueilli un sou qu’on parlait déjà de donner six millions au Juif Spitzer pour lui acheter sa collection.

C’est un marchand, direz-vous, que ce Spitzer ? Gardez-vous de le croire. Comme tous les Juifs, Spitzer est un bienfaiteur de l’humanité. Le Bourgeois-Gentilhomme, qui se connaissait en étoffes, achetait quelques coupons qu’il revendait à ses amis moyennant un léger bénéfice, mais par pure obligeance. Spitzer a acheté quelques vieux meubles et quelques pots cassés et il nous les offre moyennant six millions, parce qu’il aime la France.

Ne vous permettez pas de plaisanter ! Ecoutez plutôt, comme le Juif Eugène Müntz, bibliothécaire à l’École des Beaux-arts, parle de son compère Spitzer dans une lettre adressée à l’Art : « Si M. Proust était vraiment parvenu à conquérir pour six millions pareille collection, on ne saurait assez lui voter de remerciements, quelle que soit sa

  1. (1) Rien n’est curieux comme l’attitude des journaux en cette circonstance. Dans le premier moment le journaliste, obéissant à un élan d’honnêteté, flétrit cette loterie. Quelque temps après, l’homme d’argent du journal intervient. Quoi de plus significatif sous ce rapport que le revirement imposé au Voltaire par le fils Ménier ? Le journal commence par s’élever contre l’abus de ces loteries où les frais de bureau mangent presque toujours la plus grosse part des bénéfices, et, deux mois après, il déclare qu’il entend concourir de toutes ses forces à la réussite de l’entreprise de Proust.