Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/148

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objets d’art, la Juiverie parait s’être rabattue sur le Louvre.

C’est ainsi que nous voyons J. Reinach s’entremettre pour faire acheter à notre Musée pour le prix de cent mille francs trois prétendus Frans-Hals qui valent bien mille écus. Seul, le portrait du seigneur de Berensteyn a pu être de Frans-Hals, mais il y a bien longtemps de cela. L’œuvre originale a complètement disparu ; elle a été absolument refaite par un barbouilleur. Le Musée de Berlin, auquel on avait proposé cette acquisition, envoya à Harlem un représentant qui, à la vue de ces tableaux, fut pris d’un fou rire et court encore. Dans ces petites villes paisibles où l’on s’amuse de peu, les Frans-Hals du Béguinage, qu’on offrait à tout le monde et dont personne ne voulait, étaient devenus le thème d’inépuisables plaisanteries. On en faisait des gorges chaudes sur la place avant d’aller se coucher[1].

Plus tard nous avons eu l’histoire des six tableaux incomparables, parmi lesquels un Botticelli unique, qu’on offrait généreusement au Louvre. Un Juif possédait ces œuvre » sans prix ; il allait les vendre ! Quel malheur ! C’était le moment où Alphonse de Rothschild posait sa candidature à l’Académie des Beaux-Arts. Quelle occasion pour lui de s’affirmer comme un Mécènes ! Il donne quelques billets de mille francs ; d’autres l’imitent ; on réunit ainsi ou l’on prétend réunir cent cinquante mille francs ; on imprime pour un million de réclames sur le cadeau princier, le cadeau royal ; la splendide aumône faite à la France. Tur-

  1. Voir à ce sujet le Courrier de l’Art du 17 février 1885, qui résume la question et qui reproduit des lettres de peintres hollandais reconnaissant que ces tableaux n’ont aucune valeur. Il y a des détails d’un comique achevé.