Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/198

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Meyer admire le duc et le duc aime le commerce de Meyer[1]. Le nom de Meyer figure parmi l’assistance d’élite qui se pressait au bal du 18 avril 1884, au milieu de beaucoup de Hirsch dont les uns se prénomment Maurice et les autres Théodore. Fortement frappé, sans doute, de se voir là, Mayer déclare que ce bal est un des plus grands événements du siècle. C’est au Figaro, cependant, que revient la palme de l’enthousiasme. Un escalier surtout le ravit car nous sommes au siècle des escaliers. Celui-là, paraît-il, « défie toute description. »

Fait de fragments de roches, bordé des deux côtés par des blocs de granit couverts de mousse, sur lesquels une eau jaillie d’une source invisible retombe éternellement en fraîches cascades, c’est comme une forêt montante où s’épanouit, dans une chaleur douce, toute la flore des pays enchantés, où les palmiers qui semblent naître de chaque anfractuosité projettent vers le ciel, à de vertigineuses hauteurs, leurs longues lances de vert sombre, parmi les

    Chambre, il appelle le 14 juillet « la fête de l’assassinat » et ce jour-là, il fait illuminer le Jockey-Club, dont il est président. Si c’est la fête de l’assassinat, pourquoi illuminez-vous  ? Si c’est une fête nationale, pourquoi l’appelez-vous « la fête de l’assassinat ? »

  1. Pour comprendre ce qu’une pareille association a de significatif au point de vue des mœurs d’une époque, il faut lire le Druide, un roman à clef, de la comtesse de Martel, qui nous initie à ce qui se passe dans l’intérieur du Gaulois. Il y a de tout là-dedans, la tentative d’assassinat par le vitriol, le proxénétisme, le chantage. Nous apprenons là que c’est une fille, ancienne actrice aux Variétés, qui rédige le courrier mondain et enseigne aux femmes du faubourg Saint-Germain comment il faut se tenir à l’église ! Voilà où en est arrivée une certaine aristocratie, l’aristocratie du plaisir.
        Comme complément du Druide, on peut lire également le discour prononcé par Mayer, au mois d’août 1885, au régates d’Evian. Meyer y appelle tout le temps le prince Brancovan « mon cher ami, » et il prend Bartholony à témoin de ses paroles : « n’est-ce pas, mon cher Bartholony ? » Dire que j’ai quitté la campague, par une merveilleuse journée d’été, exprès pour voter pour ce protestant, ami de Mayer, qui se prétendait conservateur !