Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/228

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1870, n’empêcha pas un journal de le faire figurer dans le massacre des otages de la Roquette.

Quoique toute la presse, comme on devait s’y attendre, eût pris le parti du Juif allemand contre le Français, la campagne de l’Inflexible ne fut pas belle pour Wolff. Le Tribunal, étant donnée la législation sur la diffamation ne put se montrer insensible à ses plaintes, mais quand il connut quelque particularité édifiante des habitudes de cet homme de lettres singulier, il lui alloua uniquement ce qu’il n’était pas possible de lui refuser : Vingt sous. C’était beaucoup ; et même aujourd’hui, quoique le prix de toute chose ait augmenté, je ne vois guère de tribuual, fût-il composé exclusivement de Juifs et de Francs-Maçons, qui se hasardât à estimer l’honneur de Wolff au delà d’un petit écu.

Menacé d’expulsion à la suite de tant de scandales, Wolff avait répondu fièrement ; « Si l’on s’avisait de me toucher, je reviendrais à la tête de trois cent mille hommes. » Les trois cent mille hommes vinrent et quelques autres aussi avec, mais Wolff, qui a toujours professé la sainte horreur des combats, n’était pas avec eux. — Il apparut quand tout fut fini. C’est dans le panégyrique de Toudouze qu’il faut lire le récit de ce retour. Tout est joli là-dedans. Il y a l’épisode Bourgoing qui est une perle. Pendant la guerre, Wolff était à Vienne où M. Bontoux, l’ennemi des Juifs, comme on sait, lui remit obligeamment, pour écrire un volume sur le Tyrol, dix mille francs qu’il aurait certainement refusés à un chrétien. Si vous aviez fait partie de l’ambassade de France, vous vous seriez dit évidemment : « Voilà un Prussien auquel j’éviterai de confier les affaires de mon